Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron.
Publiée le 30 octobre 2023 dans le journal l’Opinion.



“Monsieur le Président, 

Les Acteurs de la Compétence, première organisation professionnelle fédérant plus de 1 400 entreprises dédiées à la formation et au développement des compétences, se mobilise face à des menaces sur les acquis de votre premier quinquennat.

Durant votre premier mandat, Monsieur le Président, vous avez placé la formation et l’apprentissage au cœur de l’action publique, pour soutenir la jeunesse et l’évolution des métiers et des compétences de tous les actifs. Depuis, le nombre d’apprentis a plus que doublé, le chômage des jeunes a significativement baissé, et le compte personnel de formation a permis à plus de 6 million de Français de se former et de certifier leurs compétences.

Des mesures d’économies purement budgétaires amèneraient à détruire une avancée sociale majeure et vertueuse

Christopher Sullivan, Président des Acteurs de la Compétence

Votre réforme a réconcilié les Français avec la formation, votre réforme a fait de l’apprentissage une voie d’excellence pour tous les jeunes, peu importe leur milieu d’origine, votre réforme a permis à des actifs de se réinsérer dans l’emploi, de se reconvertir, de progresser professionnellement et de s’adapter aux transformations de l’économie. Aujourd’hui, alors que les besoins de compétences sont massifs dans tous les secteurs, des mesures d’économies purement budgétaires amèneraient à détruire une avancée sociale majeure et vertueuse.

1. Participation financière obligatoire au CPF : le Compte Personnel de Formation, un outil révolutionnaire d’émancipation par le savoir, pourrait s’écrouler en imposant une participation financière de 30% à la charge des actifs.

Rappelons que 77% des bénéficiaires sont ouvriers et employés. Renforçons l’abondement des entreprises et autres acteurs, déjà prévu par la loi, pour soutenir et sécuriser ce dispositif plébiscité par tous, et que d’autres pays nous envient.

2. Modulation des aides à l’apprentissage : différencier les aides à l’embauche des apprentis selon leur niveau de qualification, c’est briser l’élan de milliers de jeunes en quête d’un avenir prometteur, et bloquer toute possibilité pour eux de financer leurs études. 

Préservons une seule prime, unique, comme facteur d’égalité pour tous.

Monsieur le Président, la jeunesse et les compétences de notre pays ne peuvent pas être réduites à une approche uniquement comptable et d’arrangements budgétaires. La formation est un investissement pour la société et l’économie du pays.”